Rédigé par : Blaire Snyder, Coopérative de développement commercial Printemps 2017
La question a été posée à maintes reprises : quand les délocalisations s’arrêteront-elles ? Est-il possible que le secteur manufacturier nord-américain puisse un jour concurrencer les salaires étrangers ?
Pendant des années, les installations manufacturières canadiennes et américaines ont été victimes des décisions de délocalisation prises par les dirigeants d’entreprise, souvent dans le seul but d’augmenter les profits grâce à des salaires plus bas. Entre 2000 et 2010, les États-Unis ont perdu à eux seuls plus de 56 000 usines en raison des délocalisations (Gerard, 2016). Cela s’explique en grande partie par le fait que lorsqu’on compare le salaire minimum de l’Ontario (11,40 $ de l’heure en 2016) à un pays d’outre-mer comme la Chine (où le salaire minimum vient d’être porté à 3 $ de l’heure), on peut constater des différences spectaculaires dans les coûts potentiels de la main-d’œuvre (Gouvernement du Canada, 2017).
L’industrie a grand besoin d’une révolution, notamment d’un changement de mentalité qui contribue à préserver les emplois manufacturiers canadiens et américains, qui, il n’y a pas si longtemps, régissaient l’économie. La fabrication de moteurs d’automobiles est l’une des plus grandes industries d’Amérique du Nord. Elle établit des normes industrielles en utilisant certaines des technologies les plus avancées et les plus progressives. 57 % du total des robots industriels utilisés en Ontario le sont dans cette industrie, ce qui permet aux progrès de la robotique d’augmenter de façon exponentielle. Cela conduit le marché de la robotique à avoir une valeur marchande prévue de 41 milliards de dollars dans moins de trois ans (Gouvernement de l’Ontario, 2016).
En intégrant ces robots industriels dans les installations de fabrication actuelles, nous sommes en mesure d’améliorer considérablement la productivité, ce qui renforcera la compétitivité de l’ensemble de l’industrie. Ces robots permettent aux usines de tirer parti d’importantes économies d’échelle grâce à leur capacité à fabriquer des produits à un rythme beaucoup plus rapide, avec une précision accrue qui se traduit par une qualité toujours plus élevée. Il évite également les précautions de santé et de sécurité nécessaires pour que les humains se trouvent dans cette position. En outre, les emplois où la main-d’œuvre est remplacée par la puissance des machines présentent généralement le taux de rotation le plus élevé. La diminution du chiffre d’affaires constatée par cette adaptation des robots pourra permettre aux entreprises d’économiser sur la formation et le recrutement, tous les coûts économisés pouvant contribuer à rester compétitifs par rapport aux salaires à l’étranger (Hendley, 2015). Essentiellement, plus les entreprises sont en mesure d’économiser localement, moins elles seront tentées de délocaliser.
Des études montrent que les fabricants considèrent le talent et les compétences comme les forces les plus critiques pour rester compétitifs dans le secteur manufacturier (Association for Advancing Automation, 2017). Cela explique la grande valeur accordée à l’éducation dans l’industrie, lorsqu’on compare un professionnel ayant fait des études postsecondaires aux salaires compétitifs offerts à l’étranger. Dans cette optique, vingt-quatre collèges de l’Ontario offrent maintenant des programmes liés à l’automatisation et à la robotique (Gouvernement de l’Ontario, 2016). Cette augmentation du nombre de programmes encouragera non seulement davantage d’étudiants à choisir cette voie professionnelle, mais permettra également de faire progresser le secteur. En outre, cette opportunité permettra également d’augmenter les investissements dans les entreprises d’automatisation, car elles seront équipées pour générer des moyens de production efficaces afin d’accroître l’innovation et de produire des avancées technologiques. Ces initiatives de recyclage faciliteront la période de transition pour les entreprises, en veillant à ce que ces précieux employés ne soient pas perdus au cours du processus. Cela permettra aux travailleurs nord-américains de trouver un emploi dans des domaines nécessitant un niveau de compétences plus élevé, ce qui augmentera la satisfaction des employés et la croissance des entreprises (Association for Advancing Automation, 2017).
L’impact global de la diminution de la délocalisation et de l’encouragement de la relocalisation aura un impact très positif sur l’économie, car chaque dollar dépensé dans la fabrication ajoute 1,81USD supplémentaire à l’économie (Association for Advancing Automation, 2017).Cela montre non seulement l’importance de favoriser la croissance des emplois manufacturiers nord-américains, mais démontre également à quel point ils sont essentiels pour une économie fonctionnelle et stable. Le succès et la croissance peuvent tous être rendus financièrement réalisables par la mise en œuvre de robots industriels. L’introduction de ces robots permettra aux entreprises de réussir la période de transition, car un grand nombre d’emplois ne seront pas perdus, mais seulement déplacés pour utiliser les compétences de ces travailleurs. Permettre aux entreprises de rester extrêmement rentables tout en éliminant les complications potentielles de la délocalisation contribuera continuellement à encourager la croissance de l’industrie manufacturière nord-américaine afin qu’elle redevienne un puissant moteur de l’économie.
Ouvrages cités
Association for Advancing Automation. (2017). Le travail à l’ère de l’automatisation : des carrières durables aujourd’hui et demain. Ann Arbor.
Gerard, L. (2016, Feb 23). Qui tue l’industrie américaine ? Récupéré de Industry week : http://www.industryweek.com/who-is-killing-manufacturing
Gouvernement du Canada. (2017). Extrait de Current And Forthcoming Minimum Hourly Wage Rates For Experienced Adult Workers in Canada : http://srv116.services.gc.ca/dimt-wid/sm-mw/rpt1.aspx (en anglais seulement)
Gouvernement de l’Ontario. (2016). Récupéré de Industrial Automation and Robotics : https://www.investinontario.com/industrial-automation-and-robotics#robotics-intro
Hendley, N. (2015, 22 décembre). Stimuler la productivité grâce aux robots. Récupéré de Canadian Metalworking.
Kane, L. (2015, 6 mai). Business Insider. Récupéré de Le salaire minimum dans le monde.